LE BLOG DE FRANCOIS BUHR

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ÉLECTIONS : MANIPULATIONS

ÉLECTIONS : MANIPULATIONS

 

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Pendant six mois, nous allons vivre une période politique intense entre les présidentielles (10 et 24 avril) et les législatives (12 et 19 juin).

 

Cette période est propice, au niveau national, aux développements d’idées, de propositions et aux débats.

 

La France est une vieille démocratie mais son fonctionnement commence à poser problème.

 

 

LES PARRAINAGES LIMITENT LA DÉMOCRATIE

 

 

Le dispositif de parrainage existe depuis l'élection du président de la République au suffrage universel direct prévue par la loi du 6 novembre 1962.

L'étape des parrainages détermine, de façon décisive, la capacité d’un candidat à se présenter à l'élection présidentielle.

Le filtre des parrainages vise à éviter des candidatures trop nombreuses à l'élection présidentielle et d’écarter les candidatures fantaisistes ou de témoignage.

 

Nombre de candidats sur les 9 élections présidentielles sous la Vème République :

 

1965 : 6    1969 : 7    1974 : 12    1981 : 10    1988 : 9

1995 : 9   2002 : 16    2012 : 10    2017 : 11

 


Le régime juridique des parrainages des candidats a été plusieurs fois revu.

Il a été modifié, en dernier lieu, par les lois organiques * du 25 avril 2016 sous la présidence de F. Hollande.

 

C'est un système de filtrage qui repose sur la nécessité d’obtenir le parrainage d’un certain nombre d’élus.

 

Lors des trois premières élections présidentielles au suffrage universel direct (1965, 1969 et 1974), le parrainage de 100 élus était exigé. Cette règle a bien limité le nombre de candidats pour les élections de 1965 (6 candidats) et de 1969 (7 candidats), mais moins bien en 1974 (12 candidats).

 

Une réforme adoptée en 1976 a porté le nombre de signatures à 500.

 

Chaque élu ne peut parrainer qu’un seul candidat et son choix est irrévocable (si par exemple, le candidat parrainé renonce à se présenter, l’élu ne peut pas parrainer un autre candidat).

 

42 000 personnes peuvent donner leurs signatures dont 34 488 maires, le reste est composé des députés, sénateurs, conseillers départementaux et régionaux.

La répartition des signataires se fait sur 30 départements.

 

En 2017, environ 34% des élus habilités ont effectivement parrainé une candidate ou un candidat. Dans près de trois quarts des cas, il s’agissait d’élus communaux et intercommunaux.

 

Quant à la publicité des parrainages, ses règles ont également évolué avec la loi du 25 avril 2016. Depuis l'élection présidentielle de 2017, la publicité des noms et de la qualité des élus qui ont présenté un candidat est intégrale à l’issue du recueil des parrainages.

 

Cette loi, orchestrée par F. Hollande est un verrouillage du paysage politique et une mesure anti-démocratique.

 

Le fait de rendre public les signatures bloque le processus.

Au-delà de l’impact politique local pour les maires, le choix démocratique du maire peut engendrer des représailles venant d’instances départementales et, ou régionales, au niveau de subventions.

 

Ce suffrage censitaire conforte et avantage les partis historiques et exclu les autres prétendants.

 

Aujourd’hui, JL. Mélenchon, M. Le Pen et E. Zemmour risquent de ne pas pouvoir concourir.

Ces 3 candidats pèsent 35/40% des intentions de vote au niveau des sondages. Pendant ce temps, A. Hidalgo aurait ses 700 signatures en dépit de ses 3 %, P. Poutou et J. Lassalle avec 0,5 % auront également les signatures !

 

Il est impensable que ce scénario se réalise et dans le cas contraire les conséquences seraient dramatiques, apocalyptiques politiquement.

 

Cette élection va confirmer l’enterrement du PS et risque d’annoncer la fin des LR si V. Pécresse n’est pas au 2ème tour.

 

Depuis des mois, je clame, à qui veut l’entendre, que les LR doivent aider

E. Zemmour s’ils veulent casser le scénario du 2ème tour Macron/Le Pen avec une réélection assurée de Macron à la clé.

Le candidat Zemmour permettra à V. Pécresse d’être présente au 2ème tour.

 

Cette configuration change tout : V. Pécresse peut gagner.

 

 

LA JUSTICE LIMITE LA DÉMOCRATIE

 

Certains diront que le temps judiciaire n’est pas le temps politique.

 

L’élection de 2017 a déjà été tronquée et faussée par la justice à l’égard d’un des principaux candidats, F. Fillon.

 

A l’époque, nous savions déjà que le parquet financier avait fait du zèle sur le sujet des emplois fictifs de F. Fillon mais depuis, il est reconnu que la justice française, très longue en général, avait appuyé sur tous les boutons pour éliminer les espoirs du candidat. Malgré cela, F. Fillon a failli être présent au 2ème tour.

 

Et en même temps, expression devenu populaire depuis, plusieurs politiques subissaient les mêmes reproches (M. Le Pen et le FN, F. Bayrou avec l’UDF et le Modem et JL. Mélenchon avec la France Insoumise). La justice a mis plusieurs années avant de mettre en examen, le dernier étant F. Bayrou et son équipe, 5 ans après, préjudice à 1,4 millions d'€.

 

Dans l’enquête ouverte en 2015, environ 29 élus et assistants FN, dont M. Le Pen, son père, et des hauts responsables du parti, sont soupçonnés par les magistrats d'avoir mis en place de «manière concertée et délibérée» un «système de détournement» des enveloppes allouées par l'UE à chaque député européen, dans le but de rémunérer des collaborateurs parlementaires, permettant au parti de faire des économies sur ses salaires. Le Parlement européen, partie civile, a estimé son préjudice à 6,8 millions d'euros entre 2009 et 2017.

 

Au moins quatre des assistants parlementaires déclarés par JL. Mélenchon pour l’aider dans ses tâches d’eurodéputé de 2009 à 2017 ont eu des activités militantes structurantes pour le compte du parti de celui-ci. Les juges d’instruction auront à déterminer si ces assistants occupaient bien leur poste en accord avec les heures de travail stipulées dans leur contrat.

 

La justice suit son cours….

 

LA COVID LIMITE LA DÉMOCRATIE

 

 

Depuis 2 ans, le monde et notre pays vivent au rythme de la pandémie.

 

Cette situation fige les situations politiques acquises à tous les niveaux, local ou national.

 

Nous l’avons vu lors des élections municipales où 83 % des élus sortant ont été réélus avec des résultats hors du commun.

 

Le Président sortant a intérêt à faire durer ce couvercle sanitaire sur le pays qui est anxiogène et réducteur.

 

Dans l’état actuel, je crains que cette élection 2022 soit déjà confisquée : la covid occupe tout le terrain.

 

Cette fumée sanitaire, alimentée par le pouvoir en place, empêche tout débat : les dés sont déjà jetés, les jeux sont faits.

 

Et pourtant, ce pays va mal : endettement, insécurité, emploi, école, police, justice, police/justice, hôpitaux, wokisme.

 

Cette élection risque d’être une élection…. pour rien.

 

Rendez-vous en 2027.

 

 

* Une "loi organique" fixe les règles propres à l'organisation des pouvoirs publics. Elle se trouve située au dessus des lois ordinaires : elle est prise par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat).

 

 

 

 

 

 



10/01/2022
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