LE BLOG DE FRANCOIS BUHR

L'ENGAGEMENT POLITIQUE

Créer un blog n'est pas un acte anodin.

J'y ai réfléchi pendant plusieurs mois.

Pour créer un tel blog, il faut aimer la politique, l'histoire et l'homme à travers l'histoire et la politique.

A mon niveau, l'engagement implique un désintérêt personnel et un intérêt pour la collectivité.

Mon seul moteur se résume à la défense de valeurs.

1981/2011

L'anniversaire des 30 ans du 10 mai 81 m'a donné le dernier coup de pouce.

Quoique le 10 mai 81 (le 11 pour être précis) était également la disparition de Bob MARLEY mais l'histoire a finalement retenu une arrivée plutôt qu'un départ.

Je me suis toujours intéressé à la politique, au social, à l'économie, à l'autre, à l'histoire.

Mon déclic dans l'action politique a été tardif : la présence du FN au 2ième tour d'avril 2002.

Je suis issu d'une famille mixte : J'ai été élevé par un grand-père communiste et un père gaulliste.

J'ai toujours vu ma grand-mère en deuil : elle avait perdu 2 frères (19 et 20 ans) sur 3 au tout début de la guerre de 14/18.Les terres du Nord à la Picardie câchent enfouies 700 000 soldats, toujours portés disparus et absents des cimetières.

Quelque part, je porte en moi également ce deuil.

Dans les années 70, j'assistais à des débats, entre mon oncle et ses enfants : débats entre stalinien, trotskyste et maoiste.

J'ai mis 50 ans pour clarifier mes valeurs, mes idées.

Je revendique le droit à l'histoire face à la politique.

Revenons au 10 mai 81.

Vous avez du suivre toutes les "commémorations" médiatiques sur le sujet : c'était un régal à travers un intérêt intellectuel et historique.

Nous avons vu une FRANCE de gauche nostalgique, orpheline : les socialistes français regardent dans un rétroviseur.

Pour moi, le dernier Président de la République de droite était François MITTERRAND. Aujourd'hui, tout le monde tient le même language, surtout à gauche (CHIRAC étant le dernier Président de gauche). Le livre de Roland DUMAS, un des fidèles parmi les fidèles de MITTERRAND, "Des coups et des blessures", sorti récemment, explique ce parcours paradoxal. Pour moi,

MITTERRAND a été une vaste escroquerie politique : Issu d'un milieu de droite (voire d'extrême droite), il a surfé sur un anti-gaullisme, contre la Vème République (Constitution de 1958) ; il a combattu les institutions de la Vème République ; il a pris par derrière le parti en 1971 au congrès d'Epinay ; au pouvoir, il s'est glissé sans problème dans les habits de la Constitution gaullienne ; sans parler de la francisque de Pétain (1), du pseudo attentat de l'Observatoire, de sa relation/protection de Bousquet ; d'une vie, à la tête de l' Etat, traversée de mensonges, de trahisons, de manipulations, d'intrigues.....

Le PS est plus col blanc que bleu en 1981 : 285 députés socialistes dont 138 enseignants et 6 ouvriers. Ce fut également l'Assemblée des barbus.

Après avoir vidé les caisses en 18 mois, FABIUS, en 1984, a enterré toute politique de gauche pour appliquer une politique plus réaliste économiquement. Tous les paramètres économiques sont restés favorable à une économie "ouverte".

Je me refuse d'employer le mot de "libéral" qui est impropre pour la France.

L'Etat tient une telle place dans la vie des français que la France n'est sûrement pas un pays libéral.

La gauche se réfère toujours à des actes politiques forts et marquants dans l'histoire.

Le problème est que l'histoire et la politique ne font pas bon ménage.

Le primaire, le collège, le lycée, voire l'université nous ont appris, inculqués des idées fausses.         

Le Front populaire

Ni la semaine de 40 heures, ni les conventions collectives, ni les congés payés figurent dans le programme du Front Populaire.

Toutes ces lois n'ont jamais été initiés par le Front populaire mais sous le Front populaire. Léon BLUM n'avait jamais prévu et inscrit ces réformes dans son programme et sa politique. Elles lui ont été imposées par la rue suite aux grèves massives de mai-juin 36. La loi des congés payés a été votée pour la droite et la gauche (563 voix contre 1).

La défaite de 40

La 2ième guerre mondiale a été l'occasion de masquer quelques vérités bien vite oubliées.

La défaite de 40 est le début du déclin de la France dans le monde. L'impact de ce désastre est bien plus important que l'on ne croit.

En septembre 39, la France avait 40 divisions et 500 000 hommes face à 15 divisions et 200 000 hommes pour l'armée allemande. Les chars français étaient plus performants que les chars allemands. Pourquoi l'armée française n'a pas attaqué ?  

Cette défaite est le cumul de grosses erreurs aux conséquences catastrophiques.

La gauche en est en partie responsable.

La victoire de la gauche aux élections de 1932 concède à l'Allemagne une "égalité des droits" en matière d'armement qui aboutit de fait non à une diminution générale mais à l'augmentation des armements allemands.

Le slogan de la SFIO étaient "pas un homme, pas un sou pour l'armée de la bourgeoisie".

La loi des 40 heures a été l'erreur économique majeure du Front populaire car l'Allemagne a eu un effet de freinage sur la production industrielle qui est en 1937 de 25 % infèrieur à celle de 1929.

Gamelin, le refus de se battre, une armée mal formée, mal encadrée, mal équipée sont les raisons également de cette débâcle.

Les pleins pouvoirs à PETAIN en juillet 40 sont donnés par 569 voix contre 80 (dont 36 SFIO). Ces élus sont issus de l'Assemblée Nationale élue aux élections de 1936. Tous les radicaux et 90 députés et sénateurs socialistes ont voté ces pleins pouvoirs.

L'entourage de PETAIN était constitué d'éléments issus de la SFIO (comme Laval), du parti communiste (comme Doriot). LAVAL, adversaire au sein du parti de BLUM, a joué un rôle considérable dans la politique menée par PETAIN.

Qui se souvient encore du pacte Germano-Soviétique (de 1939 au 21 juin 1941) ?

Pendant cette pèriode, les communistes français sabotaient, entre autre, les avions français sur les aérodromes. 

Qui se souvient que Maurice THORES, secrétaire général du PC français, a vécu de octobre 1939 à novembre 44 à Moscou sous la protection de STALINE.

Ils se sont rattrappés en participant activement à la Résistance. Par contre, de l'aveu des historiens le chiffre des 75 000 fusillés est largerment surestimé puisque en France sur cette pèriode 15 000 français sont passés par les armes.       

La Libération

Les grandes lois sociales de 1944/46 sont bien réelles mais les années 20 et 30 avaient planté le décor.

Les assurances sociales sont l'oeuvre d'un des gouvernements les plus "conservateurs" de l'entre deux-guerres : André TARDIEU en 1929/30.

Le vote des femmes à travers l'ordonnance du 21 avril 1944 a des antécédents remontant en ...... 1906 et 1919. Les femmes ont failli pouvoir voté en 1919 mais la réticence de la gauche à donner le vote aux femmes a repoussé cette décision car les femmes étaient considérées proches de l'église catholique. La gauche pensait que les prêtres pouvaient influencer le vote des femmes. 

Certains peuvent estimer que ces précisions sont inutiles, bien au contraire, replacer la vérité dans un contexte politique ne peut que favoriser la Démocratie.

Pendant plusieurs mois, j'ai interrogé les jeunes que je croisais (de 10 à 30 ans) sur quelques dates historiques : le 11 novembre ; le 8 mai et le 14 juillet.

En dehors du côté anachronique, j'ai eu très peu de réponses correctes.

J'ai quand même eu droit à : "ces sont des jours de grèves" ; "le 11 novembre, c'est la chute des tours" !!!

Une date emblématique : le 14 juillet.

Les français pensent que l'on fête le 14 juillet 1789.

Historiquement, nous fêtons le 14 juillet .... 1790 qui est la journée des Fédérations, en présence du Louis XVI et qui symbolise une France unie derrière le roi.

C'est la IIIième République qui a institué la fête du 14 juillet ainsi que le chant de la Marseillaise. La France a fêté pour la 1ière fois le 14 juillet en 1880.

Nous devons avoir un devoir de mémoire.

Les générations actuelles zappent, twittent, surfent, vivent l'immédiat, consomment le virtuel.

Je suis animé par une motivation, bien prétentieuse et ambitieuse, de préconiser aux jeunes générations de prendre en main leur propre culture.

 (1) mis au grand jour par le livre de Pierre PEAN "Une jeunesse française" en 1994. Lors de la campagne présidentielle de 1965 le Général de Gaulle, informé de cette photo, a souhaité ne pas l'exploiter car "un jour, cet homme pourrait être Président", il ne fallait pas le dévaloriser.