MUNICIPALES 2020 : ACTA SACRA, LIBERA VERBA
MUNICIPALES 2020
ACTA SACRA, LIBERA VERBA *
8 commentaires
* LES FAITS SONT SACRES, LES COMMENTAIRES SONT LIBRES
En mars 2020, les Français vont élire leurs maires pour 6 ans.
Ces élections sont appréciées car l'image de la fonction de maire entraine, parmi toutes les élections au suffrage universel, un intérêt et un taux de participation au dessus de la moyenne.
Le Maire est perçu comme l'élu le plus proche des administrés.
En dehors de la caricature des "Don Camillo", jusqu'en 1983, les élections municipales étaient des élections non politiques : on votait pour un notable, un propriétaire terrien, un médecin, un instituteur, une personnalité et souvent de père en fils.
L'arrivée de F. Mitterrand a changé la donne : la politique a repris ses droits même si la personnalité propre du candidat a conservé son aura.
En 2008, les "dynasties" sont souvent tombées.
Une élection municipale garde son originalité car les clivages nationaux ne se retrouvent pas forcément au niveau local.
Ces dernières années ont vu émerger une nouvelle tendance : il faut gommer toute appartenance à un parti afin de fédérer le plus largement possible.
Tout ceci est un nuage d'illusion car, derrière, les partis contrôlent et surveillent de près cette élection.
Pourquoi ?
L'ENJEU MUNICIPAL EST UN ENJEU NATIONAL
L'enjeu se trouve ailleurs.
Dans une métropole (ce qui est notre cas), cet enjeu va avoir des conséquences sur la gouvernance de cet échelon.
Dans les intercommunalités, le combat est le même.
Au niveau départemental, les maires sont souvent candidats aux élections départementales (anciennement élections cantonales) et portent haut leurs couleurs politiques.
La majorité d'un parti donnera son pouvoir au Département.
Dans le cas de notre commune, notre maire coche toutes les cases des territoires.
Et pour les élections sénatoriales, toute une stratégie politique est élaborée en fonction des résultats municipaux.
Chaque conseil municipal sera scruté afin d'évaluer les rapports de force politique.
En dépit d'une communication appropriée mais non fondée, le Taillan-Médoc est en plein dans ce schéma politique et stratégique.
En principe, un maire sortant part avec un avantage, un bonus, il est connu, il a un bilan à proposer (si possible positif) et donc part en campagne le plus tard possible.
Au Taillan-Médoc, il est étonnant que le maire sortant lance sa campagne si tôt et surtout la première.
Cette stratégie me permet et me donne l'occasion de pouvoir décoder ce début de campagne, tout ceci me semble fort passionnant et intéressant.
Dans les mois qui viennent, je vous invite à suivre: à travers mon Blog, cette campagne comme nulle part ailleurs.
Depuis 40 ans, notre commune n'a connu que 4 maires : M. Pometan (3 mandats), M. Guitton (un mandat), M. Freygefond (2 mandats) et Mme Versepuy.
En général, un maire élu se représente.
MME LE MAIRE TIRE LA PREMIERE
Dans un tract de fin novembre, le lendemain de la dernière réunion de quartiers, un tract intitulé "Pourquoi je suis candidate ?" a été distribué.
Attention pour 2020 ! Green is beautiful !
La mode est au vert c'est-à-dire à toutes les idées écologiques : développement durable, respect de l'environnement, la mobilité, les cantines bio, la suppression des plastiques....
Au Taillan-Médoc, les codes ont, déjà, bien été assimilés : tract à dominance verte, écharpe verte (qui remplace le bleu) comme signe de ralliement.
Un maire sortant ne peut présenter qu'un bilan positif, "parfois même au-delà de nos prévisions".
Qu'en est il réellement ?
"Redresser les finances"
Dans son programme de 2014, la candidate avait promis un gel des impôts.
Il est fréquent qu'un candidat avance cette idée.
Dans les faits, c'est différent.
Dès la 2ème année, les Taillanais ont pris + 8 % (un détail !).
Les hausses se font toujours en début de mandat, car l'édile pense qu'au bout de 4 ans, l'électeur aura oublié.
Et surtout, le nouvel élu répond "mais j'ai découvert une situation plus détériorée que ce que je pensais. Je n'ai pas eu le choix".
Concernant notre commune, moi et d'autres, avions tiré la sonnette d'alarme sur le problème de l'endettement et la gravité de la situation.
Je vous invite à (re)lire tous les articles, depuis 2011, sur "Le Blog de François Buhr" rubrique "La fiscalité au Taillan-Médoc" concernant la situation des finances de la commune.
Au final et effectivement, augmenter de 8 % les impôts locaux permet d'améliorer les finances locales.
"Maîtriser l'urbanisme"
Au Taillan-Médoc, on n'a jamais autant construit et ce n'est pas fini.
Je reconnais que le sujet est complexe : les engagements antérieurs, la loi SRU, la loi Alur ++, le manque de logements....
En principe, la densification se fait d'abord, dans le centre ville et, ou près des transports en communs, le tram par exemple.
Depuis 2014, le centre bourg attend toujours la construction de l'îlot à gauche de la place Ch. de Gaulle.
Par contre, toutes les constructions, en dehors du centre, sont sorties de terre.
Je remarque un silence total sur le méga projet du quartier du Chai : 700 logements !
"Ecouter la parole des habitants"
J'ai toujours dit et écrit que les institutions des réunions de quartiers étaient indispensables.
Aujourd'hui, toutes les communes ont mis en place un tel système.
L'ancien maire avait "bidouillé" une formule opaque et invisible.
Saluons cette nouvelle approche mais, très vite, ces réunions sont devenus des présentations de réalisations, pourquoi pas, avec une place très réduite aux échanges de paroles avec les habitants.
Les Taillanais ont rapidement vu la démarche et le nombre de participants à ces réunions ont diminué. (voir tous les articles sur Le Blog, rubrique "Réunions de quartiers").
"Déblocage de la déviation"
Mme le Maire n'est pour rien dans le déblocage de cette déviation dont le projet date de plus de 40 ans. L'arrêt était causé par des décisions de la justice suite aux plaintes des associations écologiques.
Je ne sais pas si les opérations de fermeture de la route au centre ville du Taillan-Médoc, à plusieurs reprises, ont été efficaces.
Je pense qu'elles ont été plutôt contre productives, y compris pour le projet collège : se mettre à dos, le principal décideur n'est pas très constructif.
"Arrivée du tramway"
Où ?
A Cantinole : elle n'y est pour rien.
A St Médard-en-Jalles : elle n'y est pour rien.
Par contre, faire passer l'extension de la ligne D par la RD 1215 est de son fait.
Le succès d'un tram dépend de la capacité du ou des parkings.
Nous découvrons, aujourd'hui, que le parking principal prévu n'est plus opérationnel et qu'un terrain privé va être impacté.
La question :
Pourquoi les services de la mairie et de la Métropole n'ont pas vu cette impossibilité de réaliser un parking sur ce terrain.
Le PLU, élaboré par la commune, indique les destinations des terrains.
Cette découverte tardive est incompréhensible et risque de perturber la réalisation de cette extension.
"Engagement citoyen, sans plan de carrière et sans contraintes politiques"
Il faut rappeler que la candidate maire fait partie de Bordeaux Métropole et est élue au Département : sacré engagement citoyen ! (cumul de mandat = cumul d'indemnités)
En 2014, la candidate était inscrite à l'UDI, mais comme beaucoup de maires, vu l'image des partis politiques, il faut gommer toute appartenance partisane.
En même temps, lors d'un des derniers conseils municipaux, les adjoints du groupe majoritaire ont rappelé clairement leurs appartenances politiques : Modem, UDI, LaRem, LR !
Parler de "sans contraintes politiques" me semble usurpé.
Dans les semaines à venir, nous allons pouvoir, avec la composition de la liste, étudier et décoder cet engagement.
2 GROS ECHECS
Aucune indication sur les 2 gros échecs de cette mandature : pas de collège, pas de piscine.
Cette incapacité a développer ces 2 projets structurants pour notre commune va impacter durablement la vie des Taillanais.
Malgré tout cela, à ce jour, Mme le Maire, candidate à sa propre succession, a un boulevard devant elle car les opposants se font encore discrets.
