HARCELEMENT : SECRETS ET MENSONGES
HARCELEMENT
SECRETS ET MENSONGES
(Article publié le 4 février 2018 dans la rubrique "Affaires L. Freygefond")
2 commentaires en fin de page.
Pour ceux qui l’on connu ou pas, voici une lettre qu'Alexandre Metzinger, ancien directeur de cabinet de l’ancien maire, a posté le 18 octobre 2017 sur son Facebook suite au harcèlement qu’il a subi de L. Freygefond de 2009 à 2012.
Ce témoignage est une preuve que la société n’est pas peuplée que de personnes cordiales et bienfaisantes.
Cet article partagé (https://www.facebook.com/alexmetzinger) a provoqué 95 commentaires, 59 partages et 450 "like".
Comment cette affaire a-t-elle pu avoir lieu dans une structure comme une Mairie avec des élus ?
Comment les élus ont ils pu dire qu'ils ignoraient tout des "affaires" du maire ?
L'affaire des terrains était connue de tous les élus et même bien au- delà.
L'affaire de harcèlement est plus compliquée et sournoise.
Par contre, en mars 2014, les élus et les Taillanais étaient informés par les perquisitions, les plaintes et les gardes à vue : les élus ne pouvaient plus dire qu'ils n'étaient pas au courant.
Malgré cette situation, pour les municipales de 2014, tous ces élus sont repartis derrière
L. Freygefond sur sa liste "Le Taillan ensemble".
Il est stupéfiant de voir dans les commentaires des signataires issus de ces élus.
J'ai longtemps hésité. Par pudeur. Par crainte des réactions. Par incertitude quant aux effets réels de la démarche. Mais à chaque lecture de témoignages, si nombreux, beaucoup trop nombreux, la nausée. Et quoi qu’on en dise, comment parler et réveiller les consciences pourrait être pire que de se taire et nier ? En parler, la presse l’a fait à plusieurs reprises me concernant. Mon statut de "victime" m’est accolé à jamais par les moteurs de recherche internet. Et puis j’avais décidé moi même de témoigner en juin 2016 dans un magazine. Pourtant il est toujours aussi dur d’évoquer ce qui m’est arrivé. Car cela n’est pas sans conséquence. Mon histoire m’a fait perdre du boulot, susciter des commentaires à m’en faire chialer, et cela arrivera sûrement encore. Peu importe, aujourd’hui j’ai appris à vivre avec ce qui s’est passé - encore douloureusement - et il est plus important d’alerter, de faire bouger les lignes.
Février 2009. J'ai 25 ans, un nouveau job, des rêves, des ambitions. Les mois passent, pour le mieux, puis l'élu pour qui je bosse - je suis son directeur de cabinet - me fait des avances. Sidération. Je vis avec ma compagne. Je le repousse, il insiste. Incompréhension. Petit à petit, sournoisement, il s'incruste dans tous les compartiments de ma vie professionnelle et privée. Je le repousse. Il insiste. Il tisse sa toile, lentement, autour de ma famille, de mes amis, se répand comme un venin, sans que je prenne conscience de la gravité des faits. Des lettres, des mails, des sms, par milliers. De la déclaration amoureuse aux propos trash et porno. A toute heure du jour et de la nuit. Une charge de boulot qui devient démente, pour mieux me ferrer près de lui. Je le repousse. Il insiste. Lentement je sombre. Sans bien mesurer l’ampleur du mal qui me touche. Personne d’ailleurs autour de moi ne le mesure. A bout, je démissionne. Dépression. Scarifications. Tentatives de suicide. Alors je réalise : j'ai été harcelé. Sexuellement. Moralement. Septembre 2012. Je porte plainte. Je reçois des pressions, des intimidations, des insultes. Mars 2015. Il est condamné. Un an de prison avec sursis, 70 000 euros de dommages et intérêts, deux ans de privation de droits de civiques. Il fait appel. Au verdict, je m'effondre. La décision de justice souligne que "les faits de harcèlement sont indéniables". Mais il est relaxé. Juristes, avocats, et magistrats qui ont eu connaissance de la décision sont unanimes : incompréhensible, invraisemblable. Je décide de former un pourvoi en cassation. Octobre 2017, j'en suis là. Cinq années de procédure, probablement autant encore à venir. Et pendant toutes ces années des commentaires acerbes : pourquoi n'a-t-il pas démissionné plus tôt, pourquoi ne pas lui avoir mis son poing dans la gueule, n'a-t-il pas profité de la situation, n'est-il pas carrément à l’origine des faits, et puis exposer comme ça ses problèmes, franchement... Oui j’ai hésité à le faire. Par honte. Par pudeur encore. Mais le dire, c’est une façon de mettre des mots sur une réalité. Je garderai à jamais le commentaire de cette femme, élue locale : "ton histoire c’est des chamailleries de cour de récréation". Et de cet homme, député : "arrête avec tes histoires de gonzesses...".
Il est plus que de temps de dire stop. D’envoyer ce message clair : nous ne fermerons plus nos gueules. De faire changer la honte de camp. De se délester de ce sentiment de culpabilité qui nous accompagne. De témoigner de la réalité que sont le harcèlement et les agressions sexuelles, témoigner des ravages qu’ils engendrent, témoigner de la dureté d’un procès que j'aurais difficilement pu endurer sans le soutien précieux de mes proches. De ne plus se taire. De ne plus avoir honte de la victime que l’on est et des atteintes qu’on a pu se porter à soi même. De porter le sujet sur la place publique, dans les tribunaux. De retrouver la parole et le chemin de la dignité. De se battre, et ne renoncer jamais.
Commentaires
Honte à ces abjections de la nature humaine qui saisissent la moindre opportunité pour anéantir des vies
Des pensées amicales alex
Ton témoignage est admirable de courage, je partage avec l'espoir que ton combat pour dénoncer cette épreuve que tu as vécu fasse bouger la société … d'autres n'ont sans doute pas ta force.
Courage ; la bizzzzzz
Le harcèlement est oeuvre de barbarie
Lorsque nous,hommes, nous aimons nos femmes, nous sommes mieux épanouis en amour. ...Voir plus
Tu vas vaincre
Ton combat était et est encore juste
Quant aux commentaires de certains élus PS de gironde cela me surprend à moitié vu l esprit de clan régnant dans ce milieu
Vous avez raison de qualifier ainsi les faits, et on espère que la justice en sanctionnant le délinquant vous fera justice.
Non seulement c'est extrêmement courageux de parler publiquement, de porter plainte mais c'est aussi une aide énorme pour tous ceux qui ont eu à vivre ou qui vivent encore les mêmes événements douloureux. C'est aussi le début de la voie de la réconciliation avec soi- même . Tiens bon!
A découvrir aussi
- ARTICLE SUD-OUEST SUR LA PLAINTE CONTRE L. FREYGEFOND
- PROCES L. FREYGEFOND (Sud-Ouest + Figaro)
- UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE : PROCES POUR HARCELEMENT DE L. FREYGEFOND