LE BLOG DE FRANCOIS BUHR

DÉVIATION

DU TAILLAN-MÉDOC ++ :

TOUT ÇA POUR ÇA !

Un article de Sud-Ouest du 25 mars 2023 relate l'effet déviation sur la circulation au centre ville du Taillan avec une baisse de 25 à 50 % du trafic. Par contre, la déviation encaisse 11 à 12 000 véhicules/jour dont 700 poids lourds. Les riverains se plaignent du bruit et les automobilistes constatent un allongement conséquent du temps de déplacement. La mise à 2 x 2 voies de la sortie 8 devient urgente.

Je pense que les véhicules risquent de revenir sur le centre à cause des embouteillages sur la RD 1215.

Inauguration et ouverture de la déviation le 26 novembre.

Cette déviation est attendue depuis 40 ans (voir les articles déjà publiés :

DEVIATION DU TAILLAN-MEDOC : HISTOIRE ;  DEVIATION DU TAILLAN-MEDOC : ON THE ROAD AGAIN !

Les associations écologistes se sont opposées, durablement et fortement, à ce projet.

Rappelons que cet ouvrage devait désengorger le centre-ville du Taillan : 18 000 véhicules /jour dont 800 poids lourds. De l’avis général, cette déviation ne va pas changer grand-chose aux déplacements hormis la suppression des poids lourds, seul réel avantage.

Quitte à détruire la faune et la flore sur 8 kilomètres, il fallait faire une déviation digne de ce nom : pourquoi avoir fait une simple route lorsque l’emprise est programmée pour une 2 x 2 voies.

D'autant plus que cette déviation est à la jonction de la  route à 2 x 2 voies de l’axe principal de la desserte routière du Médoc.

Le prix du foncier et de l’immobilier étant élevé dans la Métropole, les primo accédants s’expatrient vers d’autres territoires plus accessibles. Pour notre secteur, c’est le Médoc en général avec Castelnau-de-Médoc.

La chenille de véhicules, venant du Médoc, va se jeter sur la RD 1215, déjà saturée et sur la sortie 8 qui reste un goulot d’étranglement pour accéder à la rocade.

Cette déviation va avoir d’autres conséquences que les Taillanais ne perçoivent pas encore : l’hyper urbanisation de leur commune.

La Mairie et les promoteurs attendaient l’ouverture pour lancer des chantiers (sortie et entrée de ville…).

LA BÉTONISATION DE LA VILLE VA S’ACCÉLÉRER

Sans attendre cette déviation, nous allons avoir en plein centre un bâtiment, en projet depuis 2012, de 39 logements sociaux. Pourquoi mettre dans un seul bloc autant de logements sociaux et en plein centre ?

Il faut construire mais pas n’importe comment.

Tout le monde se focalise sur la mixité sociale, mais, aujourd’hui, la mixité générationnelle devient plus pertinente.

La réponse est toujours la même : "la loi SRU** nous oblige à construire afin d’atteindre les 25 % de logements sociaux". Notre commune est à 12 %.

Imaginez le nombre de logements à construire en partant du principe que plus on construit, plus il faut encore construire.

D’autant plus que les villes ayant atteint ou dépassé le quota continuent à bâtir en se créant, au passage, un fond de commerce électoral.

Qui dit construction, dit augmentation de la population, augmentation des déplacements, augmentation des besoins en services publics, augmentation des infrastructures,  augmentation des impôts locaux, augmentation de la production de CO2…

C'est un cercle infernal !

Même le maire de Bordeaux, écologiste, se pose la question des conséquences de cette hyper urbanisation sur le CO2.

Dans votre quartier, lorsque des travaux de voiries et d’assainissement sont réalisés, attendez-vous à la multiplication de projets immobiliers : le quartier de Gelès est un exemple.

Sur un terrain de 23 000 m2, après la destruction d'une maison, 97 logements vont sortir de terre et ce secteur va recevoir, au final, 350 logements. 

A l'angle de l'avenue de Braude et du chemin de Gelès un bois (derrière Carrefour Market) de 40 000 m2 va être rasé pour implanter un lotissement.

Avant de vouloir planter un million d'arbres sur la Métropole, il serait recommandé de ne pas les détruire.

UNE VILLE ASPHYXIÉE

Imaginez tous ces nouveaux habitants empruntant la route de Soulac !

Le futur collège de 2026/27, implanté sur la route de Soulac, va accroître la circulation.

Le quartier du Chai est programmé pour 700 logements : l’arrêt de l’extension du tram va-t-il freiner cette expansion immobilière ?

Globalement, dans tous les quartiers fleurissent des programmes de constructions.

Notre commune a identifié et bloqué 19 SMS (secteur de mixité sociale) : lors d'une vente, le terrain est préempté pour construire des logements sociaux.

Notre commune a un déficit chronique de transports en commun : pas de tram, pas de Bus Express. Les Taillanais n'ont aucun moyen de transports de substitution excepté le vélo... sans pistes cyclables..

Protitons de la "Journée du Patrimoine" pour demander une fois de plus, le devenir de la maison "Bertin" (située à l'angle de la place de l'Eglise et de la rue du 11 novembre) achetée 700 000 euros ? Cette belle demeure tombe en ruine.

"Le Taillan-Médoc, entre ville et vignes" devient un souvenir.

* Le montant global des travaux de la déviation est estimé à 46,9 millions d'euros financés par le Département à hauteur de 30,7 millions d'euros, 7,6 de l'Etat et 8,6 de la Région.

** La loi SRU : la loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain, appelée Loi SRU, est un texte complexe qui modifie en profondeur le droit de l'urbanisme et du logement en France. L'article 55 de cette loi impose à certaines communes de disposer d'un nombre minimum de logements sociaux. Il était de 20 %, il est passé à 25%.