LE BLOG DE FRANCOIS BUHR

EMPLOI ET TRAVAIL

Nous avons 4 millions de demandeurs d'emploi mais nous avons, en parallèle, 500 000 postes non pourvus.

Cet été, j'ai parcouru les autoroutes et les régions françaises : j'ai croisé une semi-remorque du plus grand transporteur français affichant "au cul" du camion "recherche chauffeurs routiers" ; j'ai entendu qu'une grande surface de Niort ne trouvait pas de caissières (salaire proposé 1 500 €) ;

j'ai un ami cadre dans une entreprise fournissant le BTP orphelin de cadres impossible à trouver ; une grande société d'expertise comptable ne trouve pas d'expert comptable (salaire 3 000 €) ; je ne parle plus des boulangers, des infirmières, des carrossiers, des agents de maîtrise du BTP, des médecins de campagne, des banques, des boutiques d'habillement.

Que faire ?

Le système de l'Education nationale met, annuellement, sur le marché du travail 160 000 jeunes sans formation, sans diplôme.

L'Université continue à proposer des filières sans aucun avenir comme l'histoire de l'art, psycho et socio : nous sommes tous responsables (parents, enseignants, étudiants). Espérons que la réforme des Universités de Valérie Pécresse (sur l'autonomie) apporte une réponse. D'ailleurs cette décision restera une grande réforme du Président.

Les délocalisations ont tué tout le tissu industriel : par exemple les allemands produisent et consomment allemands.

L'écart de salaire (SMIC) avec les différentes aides sociales n'est pas assez important pour inciter le demandeur à (re)prendre un travail. Retravailler peut enlever des prestations rendant même le salaire infèrieur aux aides. Le RSA essaie de gommer ce dysfonctionnement.

Depuis 1988 (création de Rocard), le RMI est passé de 500 000 à

1 300 000 allocataires. L'idée était généreuse mais dans RMI, certains ont oublié le I d'Insertion.

Je suis pour que l'Etat aide une personne mais sur une durée déterminée avec un résultat à la clé.   

Je pense que le pire reste l'état d'esprit distillé par les 35 heures de Martine AUBRY / DSK : "travailler moins pour gagner plus".

Aujourd'hui, en France, allez le mercredi ou le vendredi aprés-midi dans des collectivités, certaines entreprises : il n'y a plus personnes.

En 2007, Nicolas SARKOZY avait raison de développer l'idée du "travailler plus pour gagner plus".

La crise de 2008 a mis à mal cette phrase devenue dicton.

Nous allons mettre des années avant que les états d'esprits changent.