LE BLOG DE FRANCOIS BUHR

REFAISONS LE CONSEIL MUNICIPAL

DU 23 NOVEMBRE 2011

Chaque année le mois de novembre voit revenir en conseil municipal le fameux DOB, Débat d'Orientation Budgétaire. Ce DOB annonce le vote du budget en décembre.

Le maire a 2 options pour ce DOB soit il traite de la commune soit il traite du monde et accessoirement de la commune. Le Taillan-Médoc a toujours choisi le mondial dit "approche macro économique" ce qui permet d'éviter les sujets sur la commune.

Autre spécificité de cette commune, le rapporteur du DOB est un ancien élu d'opposition ayant rejoint la majorité actuelle.

Ce petit rapporteur défend aujourd'hui des idées et des projets qu'il récusait et attaquait lorsqu'il était dans l'opposition.

Donc tous les ans nous avons droit à la lecture d'un texte de 13/15 pages sur l'état du monde, du pays et de la commune (2 pages sur 13).

La lecture dure presque une heure pour montrer bien sûr que le monde est méchant, que le pays est très mal géré et que la commune ressort encore mieux que l'année précédente.

Chaque année, je regrette le peu de place consacré à la commune.

Pour faire suite au seul tableau produit par le maire sur la commune, j'ai mis en évidence le fait que :

les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 62 % depuis 2001

le résultat comptable, entre 2010 et 2009, a baissé de 32 %

la capacité d'autofinancement a été divisé par 3

Ces chiffres contredisent la conclusion du DOB et montre la dégradation de la santé financière de la commune.

Dans le débat, j'ai mis en valeur la forte hausse des impôts locaux depuis plusieurs années et cette année en particulier + 5,8 % pour une moyenne nationale à 0,9 %. Depuis 2004, nous avons eu une hausse de 23 % de la taxe foncière soit + 300 €/an.

Compléments d'informations apportés lors du débat 

L'emprunt suisse est un vrai marronnier dans cette commune.

J'ai toujours dit que cet emprunt avait été une erreur politique majeure d'avoir fait un emprunt suisse. Par contre pour le contribuable Taillanais, cet emprunt a été finalement une bonne opération. 

DETTE PUBLIQUE

Le problème de la France, comme d'autres pays, est de réduire  la dette publique qui atteint aujourd'hui 86 % du PIB  à 1 700 milliards d'€ de dettes soit 27 000 € par habitant.

Le dernier budget voté en équilibre le fut en 1976 sous Raymond BARRE.

Nous vivons depuis 30 ans au dessus de nos moyens et nous allons faire payer à nos enfants et petits enfants nos "égarements".

Le budget des intérêts de la dette va devenir le 1er budget de l'Etat.

1 % de hausse du taux d'emprunt se traduit par une augmentation de 10 milliards € de notre dette.

En octobre, la France empruntait à 3,20 % (l'Allemagne était à 2,80 %), aujourd'hui nous empruntons à 4 % et l'Allemagne est tombé à 1,8 %. L'Italie est à 7 % et l'Espagne à 6.

Si nous n'apportons pas suffisamment de garantie nos conditions d'emprunts vont plomber tous les plans d'économie.

BALANCE COMMERCIALE

Nous ne parlons jamais de la balance commerciale : cette année le déficit de la France va être de 70 à 80 milliards comparé aux 51 milliards de 2010. Le dernier pic d'excédent commercial remonte à 1997 avec 27 milliards.  Pendant ce temps l'Allemagne aura un excédent de 160 milliards soit un différentiel de 240 milliards d'€. La différence est que l'Allemand produit allemand et surtout consomme allemand. Le Français produit à l'extérieur et consomme étranger.

La France est le 1er pays au monde, après les Etats Unis, a consommé chinois.

Toutes les économies sont interdépendantes : si les économies américaines ou européennes flanchent ni les chinois, ni les allemands ne pourront vendre leur production.

C'est pour cela que les Chinois et les allemands ont un intérêt direct à aider les pays en difficulté.

Notre situation se dégrade et la dégradation s'accélère.

La France a engagé des réformes structurelles et des plans d'économies.

Dans un monde perméable la France ne peut pas avoir de politiques différentes des autres pays.

Les 2 problèmes de l'économie françaises sont l'emploi et la dette publique.

Toutes décisions prises doivent répondre à ces 2 critères parfois contradictoires tout en essayant de retrouver une croissance perdue.